17 août 2019
La 26e édition du Rototom Sunsplash a ouvert ses portes en présentant sur scène les pères fondateurs du reggae, des filles prometteuses et des héritiers avec du style.

Photo by: Patrick Albertini © Rototom Sunsplash 2019.
Le vétéran du groupe jamaïcain, The Abyssinians, a donné une conférence fascinante à la Reggae University à propos de ses cinquante années de parcours.Il est ensuite monté sur la scène du Main Stage pour chanter des textes spirituels en Amharico sur des thèmes qui nous sont familiers. Le membre fondateur Donald Manning, accompagné par les nouveaux arrivés George Henry et du fils de Cancy Eccles, Clancy Junior, partagera avec le public des chants protestataires sur le rapatriement rasta Satta Amassagana, Yim Mas Gan, Declaration of Rights et Abendigo. Pour continuer sur le thème du festival Stand Up For Earth, les activistes contre le changement climatique se sont rejoint devant la scène, où ils ont fait battre leurs tambours avant le début des concerts.
Une autre participante des débats de l’University, la protégée de Protoje, Lila Iké, s’est exprimée devant un large public sur le thème de la représentation de la femme dans le monde du reggae, aux côtés de la membre du groupe Indiggnation, Sevana, et Sister Maryjane des madriléniens Emeterians. Après être apparue sur le Main Stage, vêtue de vert lima ou elle a entamé une reprise de Mama Africa de Garnett Silk, elle a chanté son titre Second Chance sur le hythme Love Fire/Promised Land et a presenté son inédit Sweet Motivation (sur Gunman). La taille et le volume des encouragements du public qui était présent laisse à prédire un grand avenir possible en tant que tête d’affiche du Main Stage.
L’énergie féminine a fait briller le Lion Stage, où la chanteuse et rappeuse (et plus encore) Eva Lazarus de Bristol, a généré, comme à son habitude, un fort impact. Accompagnée par les membres du groupe qui ont joué l’année dernière sur le Lion Stage, Royal Sounds, le public a levé les mains et les briquets en l’air pendant qu’elle présentait l’album le plus récent de Mungo’s HiFi, More Fyah.

Photo by: Patrick Albertini © Rototom Sunsplash 2019.
Tout juste arrivé de sa tournée en Angleterre, Chronixx revient au Rototom avec une superbe interprétation qui dépasse ses précédentes prestations de 2014 et de 2017 sur le Main Stage. Commençant par ses premières chansons déjà connu du public, il a continué le spectacle avec son premier album Chronology, pour terminer en accélérant le rythme avec une touche de dancehall. A plusieurs reprises il a crié « Reggae music! », faissant voir que pour lui, tout est représenté dans ce genre de music. L’ile aux multi facettes qu’est la Jamaïque a été mise à l’honneur avec des thèmes allant de Smile Jamaica à Capture Land (qui s’est convertie en Walk The Proud Land de The Wailers), en passant par Ghetto Paradise jusqu’à Spanish Town Rocking. Depuis Spanish Town jusqu’en Espagne, Chronixx a largement accomplit sa mission.
De retour au Lion Stage, les choses ont tourné aux délires et pan-caribeña avec les effets psychédéliques, les voix exorbitantes et avec la basse pénétrante du groupe International Dub Ambassadors de Puerto Rico. Pendant ce temps, les fans du reggae britannique ont pu profiter d’une fête bien remplie. Le maître du dub Mad Professor a remixé le Rat A Cut Bottle de Lion Youth dans le sound de Jah Tubbys iinstallé à la Dub Academy, pendant qu’à la Dancehall Stylo G entonnait son fameux Call Me A Yardie sur le thème de Bob Marley, Could You Be Loved. Et, finalement, Asher G a dévoilé le contenu de son coffre au trésor Caribbean Uptempo chargé de rocksteady, ska et early reggae, apportant beaucoup de joie à la soirée.
Angus Taylor