18 mai 2015
Des milliers de personnes ont rempli le théâtre à l’air libre La Media Torta de Bogotá le samedi 16 mai pour profiter de la première édition du festival Rototom Paix, qui a aussi été retransmis en streaming pour le reste de la planète sur Rototom.tv. L’événement, qui a offert au public dix heures ininterrompues de musique et débats afin de promouvoir la culture de paix et de convivialité, a porté un intérêt particulier aux problématiques que traverse la Colombie.
Le conflit civil qui a surgi à la racine des divisions sociales provoquées par la concentration du pouvoir chez une minorité et l’apparition de groupes d’opposition comme les FARC, l’ELN et le M19, qui menaçaient les intérêts des pouvoirs privés, ouvrant la voie à la création de groupes paramilitaires pour protéger ces intérêts, a marqué la situation du conflit qui a déterminé l’histoire du pays au cours des dernières années. Une réalité conditionnée par les groupes armés qui ont surgi suite à l’exploitation de la cocaïne a contribué à rendre cette période encore plus difficile, alors que la réalité du pays était déjà très complexe.
Après des décennies de conflit, la Colombie se trouve actuellement dans une période clé pour définir son futur de manière pacifique. Et c’est ce processus que nous avons voulu épauler depuis le Rototom Sunsplash avec le festival Rototom Paix, qui a abordé des problématiques comme le Processus de Paix de la Havane. Une initiative qui continue de trancher de manière définitive sur une problématique qui dure depuis presque soixante ans, et qui souhaite terminer le processus de démobilisation des FARC afin de faciliter une fin pacifique à ce conflit de guerre. Pour cela, le Forum pour la Paix, qui a eu lieu durant le festival, a compté la présence de personnes imposantes telles que María José Pizarro, fille du grand commandant de la guérilla colombienne M19 Carlos Pizarro, ou le politicien et activiste Juan Carlos Villamizar.
Les groupes locaux Alerta Kamarada, Alto Grado, La Severa Matacera, Lo Ke Diga el Dedo, Nawal, DJ Beltsazar et le groupe de danse D&H Urban Dance, en plus d’artistes invités comme Triple X, Diana Avella, Jessica Morales (Sin Pudor), Nicolás Barragán (Los Petit Fellas) ou David Kawaooq, parmi tant d’autres, ont rempli de musique et de compromis social la scène de la Media Torta.
De plus, le public a été très actif tout au long de l’événement, enregistrant des messages vidéo dans un espace spécial dans lequel ils ont apporté leurs idées pour aider à solutionner le conflit.
De par nos origines, nous avons voulu convertir l’art, la musique et la culture en agents de changements sociaux. Et c’est cet esprit que nous avons voulu apporter aux milliers de personnes qui ont rempli le théâtre à l’air libre de la Media Torta de Bogotá le samedi 16 mai, car nous croyons fortement au pouvoir de l’art pour transformer la société de manière pacifique, active et participative.