17 août 2018
La soirée du vendredi au Rototom Sunsplash sera l’une des plus intéressantes de cette vingt-cinquième édition : c’est Groundation qui ouvrira le Main Stage, le groupe californien qui a déjà ensorcelé le public du festival en de nombreuses occasions avec ses sons singuliers, fruits d’un mélange de roots reggae, d’improvisations et d’interactions comme si c’était du jazz plein de succès. Après une aventure musicale de près de vingt ans pendant laquelle ils ont donné naissance à une discographie pleine d’oeuvres majestueuses, 2018 est un tournant pour le groupe. Après la séparation des membres fondateurs Marcus Urani et Ryan Newman, le chanteur originel Harrison Stafford, pas sans polémiques, a reformé le groupe avec huit nouveaux musiciens, avec qui il a enregistré un nouvel album qui sortira l’automne prochain, avec le titre significatif ‘The Next Generation’. Ainsi, ce concert sera aussi un essai pour le nouveau groupe, face à un public très exigent qui s’attend à plus que des classiques comme ‘We free again’, ‘Building an are’ et ‘Each one teach one’.
Avant même de pouvoir reprendre ses esprits après ce premier set, le public fera face à la légende Sly Dunbar et Robbie Shakespeare, deux des plus grands représentants de l’histoire du reggae. L’association de la basse de Robbie avec la batterie de Sly a toujours avancé à son rythme, créant de nouveaux sons variés qui se sont rapidement propagés hors de la Jamaïque vers le reste du monde. Dès les débuts d’un style appelé ‘flying cymbals’, ces deux-là ont donné vie au ‘rockers style’, la musique pénétrante de l’incroyable expérience Black Uhuru, les productions tranchantes et caractéristiques de leur label Taxi, grâce auquel le dancehall s’est rempli de détails world d’un côté et d’influences urban black music américaine de l’autre. Pour preuve de la quantité de talents avec lesquels ils ont collaboré, ils seront accompagnés sur scène par trois maîtres du reggae au chant : les légendes Johnny Osbourne et Yellowman, ainsi que la douce charge soul de Bitty Mclean.
Pour clôturer le Main Stage, il y aura un autre grand moment avec Jimmy Cliff, l’une des toutes premières superstars mondiales du reggae. Originaire du petit village jamaïcain de Somerton, Jimmy a convaincu le producteur chinois Leslie Kong de sa passion pour la musique, avec qui il a commencé à être célèbre pendant l’époque ska. Son premier grand succès a eu lieu en 1969 avec le disque qui porte son nom et des classiques comme ‘Many rivers to cross’, ‘Vietnam’ et ‘Wonderful world, beautiful people’. En 1973, il a joué dans le film The harder they come (Tout, tout de suite), dont la bande sonore a eu le mérite de faire connaître le reggae à des millions de personnes en Occident à travers la chanson qui porte le nom du titre, qui a eu le plus de succès. De plus, sa récente carrière a été pleine de satisfactions avec le Grammy gagné en 2012 pour son ‘Rebirth’. Haut niveau artistique sur le Lion Stage aussi avec le jamaïcain Alpheus, la française Mo’Kalamity et les espagnols Mediterranean Roots. La fête continuera avec le Dub d’Ashanti Selah et de Kibir La Amlak, le Dancehall des américains King Addies et les sons basiques de Duke Neville avec Patrick Matics et Rudy King au Caribbean Uptempo.