19 août 2017
Un autre grand acteur de la culture musicale africaine a été chargé de clôturer cette grande soirée : un concert après l’autre depuis des années ont fait d’Alpha Blondy un genre de classique du Rototom Sunsplash et presque le symbole de la force du festival à divertir mais aussi à s’efforcer de créer une alternative à nos modes de vi,e basé sur la paix, la solidarité et l’engagement social. Accompagné par la maîtrise et la particularité de son extraordinaire groupe, Alpha a donné un grand spectacle qui a prouvé que cet artiste de 64 ans est toujours une référence de la scène reggae mondiale et l’ambassadeur de la scène reggae africaine.
L’Afrique a été présente sur le Main Stage dès le début avec les percussion d’African Head Charge de Bongo Nyabinghi Noah : nous parlons de l’un des projets les plus hors du commun de la marque On-U-Sound visant à unir les sons des tambours sacrés des rastafaris aux vibrations africaines, en plus sons futuristes de dub. Pour le dire autrement, la musique d’African Head Charge a atteint plusieurs fois les sons ancestraux des tambours. Leur bon concert a mis en scène des moments hypnotiques comme des épisodes plus joyeux, montrant la connexion entre la culture populaire rurale jamaïcaine et les suggestions ‘africanisantes’ . Les tambours d’African Head Charge ont fait battre les coeurs de tous ceux qui étaient présents à l’unisson, chauffant l’atmosphère pour le jeune son des basques Iseo & Dodosound, qui sont entrés en scène de manière spectaculaire sur les notes de Roots & Culture de Mikey Dread. Les ingrédients du son d’Iseo & Dodosound sont le dub puissant et minimaliste cumulés à la magnifique voix de la chanteuse : 2017 est une année importante pour eux puisqu’ils ont sorti un second album Roots in the air, qui met en évidence leur maturité. Leur participation au Sunsplash a sans aucun doute été leur retour de monnaie et une grande reconnaissance. Ils étaient réellement à l’aise sur scène, s’amusant et agitant notre public.
Avant Alpha Blondy, ça a été le tour de Chronixx, la nouvelle superstar de la musique jamaïcaine et l’un des artistes les plus attendus de cette édition après avoir commencé avec une reprise d’Alpha & Omega très différente de l’original, l’artiste de Spanish Town a fait un spectacle essentiel et efficace avec de nombreux super-succès en premier plan. Le Zinc Fence Band l’a parfaitement suivi, tant sur les sons rudes de chansons comme Who Knows et Here Comes Trouble que sur la rêveuse Skankin’Sweet, les joyeuses Smile Jamaica et Spanish Town Rockin ou la romantique Majesty. Allant crescendo, Chronixx a interprété les chansons de son nouvel album, parmi lesquelles on retrouve Ghetto Paradise et Selassie Children. Sans s’arrêter de monter en intensité, il a déchargé lors du final des chansons dancehall comme Capture Land ou Spirulina, jusqu’à l’inattendue, douce et peu connue Champion pour finir. Le festival est encore passé très vite cette année et le dernier jour promet un grand final avec des classiques de la musique jamaïcaine comme Luciano, U Roy et Big Youth, en plus de la splendide voix de Nadine Sutherland.