19 août 2018
L’attraction pour la musique jamaïcaine a encore été démontré samedi soir avec la programmation du Main Stage. Une des premières super étoile de la nouvelle histoire de l’île ainsi qu’une des dernières existantes captivèrent autant l’une que l’autre.
Les shows spéciaux du 25 ème anniversaire ont continué avec une ouverture chargée en histoire, représenté par le groupe avec lequel tout commença, The Skatalites. Même si aucun des membres fondateurs est encore en activité avec le groupe, les artistes qui se complètent à merveille compte encore sur la présence des vétérans Sparrow Thompson à la batterie et Val Douglas à la basse. En assistant au spectale nous avons pu voir le premier des trois invités distingués de la soirée, le légendaire tromboniste de Studio 1, Vin Gordon, qui participait auparavant à la discussion de la Reggae University du jour avant de monter sur scène.
Gordon surnommé Don Drummond Junior, tout comme le génie de The Skatalites et musicien de ce même instrument, a fait volé son trombone en jouant des instrumentaux immortels comme Freedom Sounds, James Bond, Guns of Navarone et Confucius. Après sa préstation, le groupe appela la chanteuse originale de The Skatalites, Doreen Shaffer. « La Reine du ska » entonna une sérénade grâce à l’interprétation de ses tubes déjà connus, Sugar sugar, Can’t you see de Delroy Wilson et When I fall in love de « mon bon ami » Ken Boothe.
L’invité final, Derrick Morgan, est considéré comme une des pierres angulaires de la musique jamaïcaine, portant sur ses épaules 60 années de chansons. Accompagné jusqu’au micro par son épouse, la clameur qui salua le chanteur de 78 ans lorsqu’il leva son chapeau et s’annonça lui même comme « le roi du ska », fut un moment inoubliable. Il sut guider la foule immense présente en face de lui, pendant qu’il entonnait sa grande collection de succès comme Tougher Than tough, Greedy gal, Fatman et Hold yuh Jack. Puis, lui et Dorren Shaffer interprétèrent Simmer down de Bob Marley, un homme que Derrick aida à se faire découvrir.
Après autant d’histoire et la musique instrumentale interprétée en direct par The Skatalites, les vibrations se mirent au goût du jour par l’intermédiaire d’un bref set de rap et de reggaeton de la vocaliste de dancehall barcelonnaise Bad Gyal et un animateur au microphone, la chanteuse au cheveux roses présenta une de ses chansons chanté sur des sets déjà gravé. Parlant en espagnol, elle raconta comment elle avait fait parti du public du Rototom à de nombreuses occasions et qu’elle espérait que les personnes présentes ce jour profiteraient de sa musique. Les cris de reconnaissance de la part des participants les plus jeunes, face à la scène encouragèrent l’artiste.
Pour terminer la coupure entre les deux shows, le reggae accrocheur et contemporain de Romain Virgo arriva. Digne remplaçant de dernière minute du groupe états-unien Slightly Stoopid, le gagnant 2007 du Digicel Rising Stars accompagné de la Unit Band, présenta ses histoires caractéristiques chargées de dures réalités jamaïcainnes. Les chansons tel que Can’t sleep, Rich in love, Live mi life et Another day another dollar furent écoutées avec une immense joie, laquelle prédit que le groupe pourrait faire parti des futurs classiques dans les années à venir.
Puis finalement vint le tour du chanteur de reggae et activiste ivoirien à la voix déchirante, Tiken Jah Fakoly. Il ajouta une pincée de vibrations raciales sur la scène du festival. Vêtu d’une tunique ample et soutenant son bâton rouge, vert et doré dans sa main, il salua la foule déchaînée « au nom du Rastafari ». Son groupe postée sur le fond de la scène, lui donna une liberté de mouvement sur le devant de la scène. Ses paroles émancipatrices utilisèrent des rythmes catégoriques, subtilement différents des tambours de ses homologues jamaïcains, dans le but d’accentuer ce voyage du reggae, de retour sur sa terre mère. Le public chanta à l’unisson pendant Plus rien ne m’étonne, tout en questionnant le sujet du passé colonial et la création des frontières dans le but de créer des pays. Son final mythique clôtura la soirée la plus diverse de la 25 ème édition du Rototom.
Angus Taylor